Archive | vu d’ailleurs RSS feed for this section

Eh ! Dites, oh !

17 Sep

États-Unis | France | Europe

Pour cet éditorial de rentrée de l’automne 2012, après ma rentrée radiophonique en duplex et en live sur HDR, je vais faire ici une chose de celles que j’aime le mieux : digresser à tout bout de champ ! Histoire de rester un peu encore la tête dans les vacances, mais tout en vous proposant des sujets d’actualité sérieux. En vérité, il n’est guère aisé de relever le défi que je me suis lancé de traiter à la fois de ce que j’observe aux États-Unis (je vous parlerai de la course à la Maison Blanche prochainement) et de mon regard de récent expatrié sur la France et sur l’Europe …

© Stéphane E. Raynaud de Fitte / Stradefi Médias SMWB, New Orleans, July 4th 2012

Parmi ce qui me frappe, en cette année 2012 durant laquelle je m’installe durablement à Washington, DC, c’est la force avec laquelle s’imprègne en moi un sentiment : ce pays doit être l’un des plus haïs au monde, si ce n’est le champion de la haine affirmée par nombre de citoyens d’autres pays. Ce sentiment se traduit, notamment, par l’observation des drapeaux, très présents aux États-Unis : ils sont en berne un jour sur deux ! Les tueries dans le pays – je pense au Colorado, en particulier – les attentats (dont celui de l’ambassadeur américain en Libye ou les attaques contre les ambassades ou écoles américaines, à Tunis notamment, suite à la sortie du film américain islamophobe The innocence of Muslims). Bien sûr, il y a aussi la disparition régulière de personnalités politiques ou de cinéastes et d’acteurs qui explique aussi souvent la chose. Nulle part je n’ai vu auparavant, durant mes séjours ou résidences plus longues dans d’autres pays, une telle manifestation d’hommage à la mémoire de récents disparus. Et l’on sait l’importance de la présence américaine à l’étranger, le plus souvent exprimée par la projection de forces militaires dans des conflits guerriers. Est-ce à dire qu’être le pays le plus puissant du monde suppose le sacrifice d’hommes et de femmes sur l’autel de vengeances aveugles ? Ou n’est-ce pas plus exactement les choix de politique étrangère des États-Unis qui génèrent cette haine ? Peut-être que le fait d’une telle politique est inéluctable pour demeurer la nation la plus puissante … Peut-être que cet état de choses résulte aussi en partie de la géographie états-unienne elle-même. S’il y a une chose que les Américains ont commencé à comprendre après le 11 septembre 2001, c’est que la position géographique qui isole le pays de la majeure partie du monde (le pentagone – avec un petit « p » – ne disposant de frontières qu’avec le Mexique et le Canada, pour ainsi dire, si l’on excepte Cuba et les autres pays qui ne partagent que des frontières maritimes avec les États-Unis) ne garantit en rien une protection contres des attaques attendues lointaines. Les quatre appareils qui se sont écrasés sur les Twin Towers du World Trade Center à New York City, sur le Pentagone – avec un grand « P » – quartier-général des forces armées ainsi qu’en Pennsylvanie (mais dont la cible plus que probable, selon le sources officielles, était la Maison Blanche) ne courraient pas sur des vols internationaux mais sur des lignes intérieures. La menace a-t-elle donc émané de l’intérieur même du pays.
Les États-Unis sont un grand pays d’immigration. Est-ce à dire que cela représente un danger pour la sécurité nationale ? D’aucun l’affirmerait avec conviction. Mais ce serait un raccourci dangereux pour la Démocratie que de se laisser abuser par une telle contre-vérité. La France n’est-elle pas, elle aussi, un pays dont la tradition d’accueil des émigrants s’inscrit avec force dans la mentalité de toute une société ? Et n’est-elle pas un pays dont la présence militaire à l’étranger porte parfois à controverse ?

Bien entendu, rien n’est simple. La France a une relation beaucoup plus ambigüe à l’égard de son immigration que les États-Unis. Parce que la France, comme beaucoup de ses voisins européens, est un pays d’où, historiquement, on part coloniser le monde, davantage qu’un pays où l’on arrive. Cette distinction est fondamentale pour comprendre les différences d’intégration des migrants en France et aux États-Unis. La France, ce grand pays qui se targue chaque jour – et pas seulement à travers ses nombreuses « usines à gaz » de la pensée – d’être « le pays des Droits de l’Homme, et dont de récents gouvernements n’ont pas hésité à stigmatiser (pour ne pas dire à persécuter) un peuple tout entier, en le nommant formellement sur des notes interministérielles (j’évoque bien entendu les Roms) tout comme le gouvernement de Vichy l’avait préalablement commis à l’égard des juifs, en particulier, dans de bien sombres heures de l’Histoire que chacun connaît … À travers un tel acte, le gouvernement français s’est rendu coupable, aux yeux de la communauté internationale et au regard d’une définition de Droit international, d’épuration ethnique. Sans toutefois le ponctuer, cette fois, par un génocide, conviendra-t-il de préciser … Ce grand pays, la France, donc, mon pays de naissance, au sein duquel il ne fait toujours souvent pas bon être arabe ou africain sub-saharien, ne sait toujours pas, globalement, reconnaître sa propre identité et l’assumer, voire la revendiquer. Or, citoyen français, je revendique pour ma part une identité nationale à laquelle j’appartiens, et qui porte bien plus loin que les quatre coins de l’hexagone (on aura ici coutume d’y mettre une majuscule … mais, au regard de la présente lecture, pour quoi donc faire !?). Je suis issu d’une famille de pied-noirs dont les racines plongent aussi en Gascogne mais encore vers l’Andalousie, l’Angleterre et l’Écosse, la Sardaigne, l’Italie, l’Égypte et la Suède, et avec des attaches fortement ancrées en Afrique du Sud, en Australie, au Liban, en Hongrie ou aux États-Unis … J’en oublierais même presque la Suisse ! Que dire de cette idée d’être « Français de souche » à celles et ceux qui s’en enorgueillent si aveuglément !? À part chasser cette idée d’un simple revers de la main, quitte à passer pour être habité par l’arrogance intellectuelle par ailleurs tant observée chez nombre de mes compatriotes, je ne vois aucune réponse idoine, si ce n’est de proclamer que l’École de la République n’a pas rempli sa mission et qu’elle continue, sur ce point essentiel, de faillir. Or, un peuple qui méconnaît à ce point sa propre identité se met en danger. Que peut-il advenir dans un tel contexte, sinon le développement de sentiments nationalistes xénophobes et l’enracinement de l’extrême-droite dans le paysage politique !?

Qu’est-ce qu’être patriote, sinon aimer son pays au point de dénoncer cette bêtise et combattre « l’affront national » !? Brandissez un drapeau tricolore, chantez la Marseillaise, la main sur le cœur, et vous passerez pour fasciste ! Aux États-Unis, vous serez un patriote. En Israël comme en Palestine, vous serez un digne combattant pour le bien de votre peuple … Et si nous cessions, un instant (commençons par un commencement …) de brandir nos oripeaux comme s’ils étaient les plus beaux, les meilleurs, les plus grands, les seuls véhicules au monde de la dignité, de la raison et de l’honneur !? Et si nous cessions par la même occasion de nous cracher les uns sur les autres !? Nul ne doit baisser son drapeau ou avoir honte de son hymne national (quand bien même les paroles sont issues d’un contexte historique qui les teintent d’une vindicte martiale), mais chacun doit veiller à ce que tous puissent lever leurs couleurs en harmonie.

En Europe, le sentiment d’appartenance à un ensemble construit est aussi fragile que rare. Parce que l’Europe n’est pas une nation. Parce que cet ensemble vit au rythme de langues différentes et nombreuses, souvent étrangères pour la plupart des citoyens européens. Un jour, peut-être, aurons-nous définitivement rejeté l’idée de quelques-uns d’uniformiser notre langage mais cesserons-nous également de qualifier ces langues d’étrangères … Faut-il le rappeler : c’est un demi-milliard d’individus, au sein de l’Union, qui disposent de la citoyenneté européenne, parallèlement à leurs citoyennetés nationales. Il suffit de jeter un œil sur la couverture de nos passeports pour se rafraîchir la mémoire …

L’Europe vit aujourd’hui un grand débat, dont il faut espérer qu’il dure jusqu’à ce qu’il connaisse une issue productive : devons-nous – et pouvons-nous – bâtir une fédération européenne ?
José M. Barroso amène aujourd’hui ce débat, et je me réjouis de cette heureuse surprise de la part du président de la Commission européenne, dont je ne partage habituellement pas une bonne part des orientations. Cela étant dit, il évoque assez curieusement l’idée d’une fédération d’États-Nations, ce qui est pour le moins un pur OVNI institutionnel … mais le modèle actuel de l’Union Européenne, pour moitié communautaire et pour moitié intergouvernemental, est déjà un spécimen unique en l’espèce !

Lire la suite

Hélène en roue libre … avec Camille JOUHAIR

24 Jan

TON LIBRE & LES CHRONIQUES DU TON LIBRE

Hélène DEVAUX a pris les rênes d’une édition spéciale de Ton Libre ! Suite à sa proposition de recevoir Camille JOUHAIR, Délégué artistique du festival Regards sur le cinéma du monde, j’ai fait une contre-proposition à ma chroniqueuse : « Excellente idée ! C’est ton invité, ce sera donc à toi de le recevoir et d’animer l’émission ! On produit une édition spéciale ! » Et cela a nous donne cette belle émission « Hélène en roue libre » …

Voir l’article original 160 mots de plus

Double Take ‘Toons: Veiled Threat? : NPR

16 Avr

Double Take ‘Toons: Veiled Threat? : NPR.

GloboLoco Washington April Chronicle #2 (110411)

11 Avr

No shutdown in America … but wainting for resolved crise | Nicolas SARKOZY et l’Amérique | The Amercian dream is dead | La France est-elle gouvernable ?

Retrouvez ma chronique hebdomadaire GloboLoco dans le Tchatcho sur Radio HDR (diffusion à 18:17 sur les ondes et en streaming depuis le site de l’antenne). C’est la deuxième chronique que je vous envoie depuis Washington, DC, à écouter ici : GLWAC-2 2011april-11th

Et je vous propose un bonus : un extrait de la Morning edition de NPR (National Public Radio) de ce jour, revenant sur le climat anti-musulman provoqué par la loi interdisant la burqa en France : 20110411_me_15 NPR Morning edition 110411

Il y a des choses qui sont signées …


Shutdown in America ? Deadline tonight at midnight (from Washington, DC)

8 Avr
South façade of the White House, the executive...

Image via Wikipedia

Here I invite you to understand how we can describe what a Government shutdown would looks like :

  1. The Smithsonian Institution in Washington would close.
  2. Operations in Afghanistan, Libya and Iraq and Japan would not be affected. Military personnel would not receive paychecks — although they would continue to earn salaries — because the government will not have any money to pay out during the period of a shutdown.
  3. Based on the last federal government shutdown, from December 16, 1995 until January 6, 1996, about 800,000 federal workers would be furloughed, including a « significant number » of civilian contractors working for the Defense Department, the White House says.
  4. Social Security and Medicare benefits for the elderly will continue to be paid. But helplines will not be staffed.
  5. Unlike the last two shutdowns, both of which occurred in the 1990s, this one would take place during tax preparation and filing season. That would delay tax refunds to Americans who filed a paper — rather than electronic — tax return, which covers about 30 percent of the total number of returns. Electronic tax collection and refunds would continue. IRS tax audits would be suspended.
  6. The U.S. Postal Service would not be affected.
  7. National parks like Yosemite and national forests would close.
  8. Law enforcement, FBI, prison guards, Customs and border protection, U.S. marshals, and any services deemed essential for the safety of lives and the protection of property would not be affected.
  9. During the last shutdown, an estimated 200,000 applications for U.S. passports went unprocessed.
  10. Also during the last shutdown, work on more than 3,500 bankruptcy cases was suspended.
  11. The distribution of food stamps and other child nutrition benefits, would not be affected.
  12. The Federal Housing Administration would not be able to endorse any single-family mortgage loans or have staff available to process and approve new multifamily loans. The White House says that as FHA single-family lending represents more than 20 percent of the overall loan volume of home purchases and refinancings, this would be a hard hit on the housing market.
  13. New patients would not be accepted into clinical research at the National Institutes of Health, although clinical trials already in progress would continue.
  14. Other essential services would include air traffic controllers and federal disaster operations, as well as national weather and earthquake-monitoring operations. These would not be affected. Also, any federal service with an alternative source of funding than annual congressional appropriations, like fees or operations financed through multiyear appropriations.

 

1st Chronicle from Washington, DC | GloboLoco outre-atlantique (040411)

4 Avr

Retrouvez ici ma chronique GloboLoco du jour, que vous entendrez sur les ondes de Radio HDR à 18:17 dans le Tchatcho. C’est ici la première chronique que je vous livre depuis Washington, DC, en attendant de vous proposer un lien vers un album photo de ce beau printemps américain que nous avons ici.

GloboLoco from Washington 040411

 

Je vous recommande également les liens suivants :

http://www.govexec.com/story_page.cfmarticleid=47443&dcn=specialreports_shutdown11

http://www.govexec.com/story_page.cfmarticleid=47491&dcn=specialreports_shutdown11

http://www.govexec.com/specialreports/shutdown11.htm

http://www.govexec.com/story_page.cfmarticleid=47483&dcn=specialreports_shutdown11

http://www.nytimes.com/2011/04/04/us/politics/04spend.html_r=1&src=se

http://www.federalbudget.com/


Eh ! Dites, oh ! (280311)

28 Mar

Comme chaque dernier lundi du mois, je vous livre mon édito revenant sur les principaux sujets du mois passé. Vous retrouverez mon humeur sur les ondes de Radio HDR (99.1 ou sur le site de l’antenne) ce jour à 18:17. Cet édito est marqué par une large distribution de cartons rouges … envers les politiques comme envers certains confrères, n’en déplaise aux uns et aux autres !

Écoutez l’édito de mars : Eh, Dites ! Oh! 280311